InfoSanté

InfoSanté

InfoSanté : La dyslexie, un frein majeur à l’apprentissage

InfoSanté : La dyslexie, un frein majeur à l’apprentissage

 

Il arrive souvent d’entendre parler de dyslexie sans qu’on sache avec précision ce que ce terme signifie vraiment. Certains pensent que le mot désigne une anomalie qui entraine une difficulté à retenir l’information, d’autres que c’est un problème lié à l’intelligence de la personne, tandis que certains la considèrent comme un trouble affectant le cerveau et rendant l’apprentissage et la mémorisation de l’information particulièrement délicats. L’objectif de cet article est d’éclaircir et expliquer ce qu’est la dyslexie, ses causes et ses manifestations afin de supprimer toute ambiguïté dans la définition de cette affection et permettre une meilleure compréhension des personnes qui en souffrent. Il est important de détecter les symptômes de la dyslexie, surtout chez les enfants afin d’agir et réduire son impact négatif sur la vie scolaire en particulier, mais aussi sur tous les aspects du quotidien. Ce qui est certain c’est que la dyslexie n’a rien à voir avec une intelligence moindre et que ce serait injuste et particulièrement offensant de considérer une personne qui en souffre comme telle. Si la dyslexie n’est pas un problème lié à l’intelligence, quelle est alors sa définition ?

 

 

La dyslexie, un trouble d’origine neurologique :

 

La dyslexie comme mentionnée plus haut n’est pas un problème d’intelligence mais un trouble de l’apprentissage d’origine neurologique qui rend la lecture particulièrement difficile pour les personnes atteintes. La dyslexie peut aussi se définir comme une mauvaise association des graphèmes (caractères écrits) et des phonèmes (sons) avec une incapacité à saisir rapidement le sens des mots.

 

Il existe plusieurs types de troubles de l’apprentissage comme la dysphasie (trouble du développement du langage oral), la dyscalculie (trouble spécifique des activités numériques) ou la dyspraxie (trouble du développement moteur et de l’automatisation des gestes volontaires). La dyslexie n’est qu’un trouble parmi plusieurs qui impactent négativement les fonctions cognitives, c’est-à-dire la capacité à traiter correctement certaines informations par le cerveau.

 

La dyslexie apparait dès l’enfance et se prolonge jusqu’à l’âge adulte. Les personnes dyslexiques ont énormément de mal à s’adapter dans l’environnement scolaire et éducatif en raison de leur affection, l’affection se manifeste par des difficultés à lire et à reconnaître les mots écrits, un enfant qui souffre de dyslexie peut inverser des lettres ou les remplacer par d’autres durant la lecture sans faire exprès et avoir du mal à comprendre ce qu’il lit rendant la lecture lente et fastidieuse.

 

Les difficultés d’association et de conversion des caractères écrits en sons fait qu’une personne dyslexique a du mal à assimiler que les lettres « B » et « A » se prononceront « BA ». Ces difficultés de décodage des syllabes lors de la lecture engendrent souvent des difficultés dans la mémorisation de l’orthographe des mots et causer une dysorthographie. 

 

Il est important de savoir que tout enfant présentant des difficultés dans la lecture ne souffre pas forcément de dyslexie, un trouble du langage (dysphasie) peut être à l’origine de ces difficultés, et seul un professionnel de la santé pourra déterminer avec précision de quel trouble il s’agit. Un enfant qui souffre de dyslexie n’a pas du mal à parler mais du mal à déchiffrer et décoder correctement les mots durant la lecture, d’où la manifestation des difficultés à l’oral.

 

 

Les types de dyslexie :

 

L’acquisition et l’automatisation de la lecture sont très difficiles pour une personne dyslexique, les imprécisions à la lecture affectent la compréhension et la capacité de l’enfant à constituer un lexique orthographique qui lui permettra d’écrire les mots correctement.

La dyslexie se divise en 3 types :

 

  • La dyslexie phonologique : Elle se manifeste par des difficultés d’association des graphèmes et des phonèmes pour déchiffrer les mots. La dyslexie phonologique entraine des inversions ou des sauts de syllabes, le mot prononcé ne correspond pas à celui qui est écrit et l’enfant tente de deviner les mots selon des repères graphiques ou sémantiques plutôt que de les lire syllabe par syllabe.  La dyslexie phonologique est la plus répandue.

  • La dyslexie lexicale : Elle se caractérise par une difficulté à reconnaître visuellement un mot dans sa globalité. Un enfant avec une dyslexie lexicale aura beaucoup de mal avec des mots irréguliers comme « monsieur » ou « fusil » puisqu’il tentera de les lire syllabe par syllabe et ne saura pas déchiffrer le mot en entier visuellement. Cela peut aussi être valable pour les mots réguliers qui ne sont pas reconnus et qui apparaissent comme nouveaux entrainant une faible mémorisation. La dyslexie lexicale entraine souvent une lecture lente et laborieuse.

  • La dyslexie mixte : Cette forme de dyslexie est une combinaison des deux types précédents, la personne a des difficultés tant sur le décodage des mots et la conversion des graphèmes en phonèmes que sur le plan de la reconnaissance visuelle globale des mots. La dyslexie mixte rend la lecture particulièrement difficile en limitant grandement les voies par lesquelles l’enfant essaye de reconnaître et lire les mots.

 

 

Quelles sont les causes de la dyslexie ?

 

Les recherches sur la dyslexie n’ont à ce jour pas pu déterminer des causes précises sur son origine. Le facteur génétique et héréditaire est certainement impliqué puisque les risques de développer des troubles dyslexiques sont plus grands chez les enfants dont un parent ou un membre de la famille présente un trouble de ce genre.

 

Ce qui est certain par ailleurs, c’est que les troubles dyslexiques n’ont aucune relation avec une déficience intellectuelle, un manque de stimulation, ou un déficit sensoriel. L’hypothèse communément avancée pour expliquer ce trouble est un déficit cognitif spécifique affectant les processus internes du cerveau.

 

 

Comment traiter la dyslexie ?

 

La dyslexie est un problème persistant, toutefois avec les bons outils et des séances de rééducation adaptées, il est possible d’aider les personnes dyslexiques à mieux gérer ce trouble.  Le diagnostic de la dyslexie ne peut être posé qu'en fin de CE1 et ce même en présence de signes ou de symptômes flagrants. Avant ce niveau nous ne parlons que de probable dyslexie ou suspicion de dyslexie à surveiller. Un diagnostic précis permet de mettre un mot sur les difficultés ressenties, chose qui constitue une première étape dans le parcours de suivi.

 

Le diagnostic de la dyslexie est réalisé par un orthophoniste qui réalise un ensemble de tests pour diagnostiquer le trouble avec précision, d’autres professionnels de la santé comme le neuropédiatre et le pédopsychiatre peuvent intervenir au moment du diagnostic mais aussi tout au long de la prise en charge.

 

La rééducation orthophonique permet de fournir des stratégies et des outils pour faciliter la connaissance des correspondances graphèmes/phonèmes, l’identification visuelle des mots, et l’application des techniques apprises durant la rééducation dans le contexte scolaire et quotidien. En dehors des séances de rééducation, un enfant dyslexique doit compléter le travail à la maison à travers des activités ludiques conseillées par l'orthophoniste, à faire avec les parents ou seul, selon l'objectif. 

Retour
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à vous proposer des vidéos, des boutons de partage, des remontées de contenus de plateformes sociales